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dise si elle est parvenue exactement, et comment elle a été remise.

Minuit et demie.

Ma lettre a été remise à M. Comte qui l’a fait partir sur le champ par une estafette. On dit que c’est ainsi que vous avés fait expédier ma lettre du 6 septembre, et qu’elle arrivera bien !… Dieu le veuille ! Je serais au désespoir qu’elle fût interceptée. Vous concevés que cela serait très fâcheux.


Neuilly, ce jeudi matin, 15 septembre 1831.

Je tombais de sommeil hier au soir, et je n’ai pu écrire au Roi des Belges, ni à mon fils, ni rien faire de plus que ma lettre au Pape.

Ce matin on vient de me lire un article du Constitutionnel en réponse à celui du Moniteur d’hier. Il me semble facile, mais nécessaire d’y faire une réplique soignée. M. Perier s’en occupera sans doute, mais veuilles faire relever que je n’ai jamais dit que le Luxembourg ne ferait pas partie de la Confédération germanique. J’ai dit que le Roi des Belges n’en ferait pas partie, ce qui est bien différent et d’autant plus nécessaire à distinguer que la ville de Luxembourg et son territoire doivent continuer à en faire partie. Il n’est pas plus question de faire le Prince d’Orange Grand-Duc de Luxembourg.

Au revoir au Conseil au Palais-Royal à 11 h. 1/2 d. m. tout à l’heure. — L. P.


Ce jeudi 15 septembre 1831 à 4 heures du soir.

Plus je lis les dépêches, mon cher Général, et plus j’hésite sur la convenance et l’efficacité des cordons sanitaires dont la dépense est énorme. Je désire en causer demain avec vous, M. d’Argout[1], M. Perier et le Maréchal. Dans tous les cas, j’inclinerais pour obtenir de la Prusse et des autres États qu’il fût établi sur le Rhin, mais je doute qu’on l’obtienne, et j’incline à le croire insoutenable et chimérique sur notre frontière continentale.

Nous n’avons pas pu parler au Conseil des demandes belges sur les militaires belges qui servent en France, etc. Il faudra pourtant décider tous ces points plutôt que plutard. — L. P.

  1. Le comte d’Argout, ministre et secrétaire d’État, pour le Commerce et les Travaux publics.