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de ses constructions et transformée en un petit jardin dessiné à la française dont une aquarelle est conservée aux Archives nationales. Ce fut le Jardin de la Duchesse de Bourgogne. On y fit des treillages d’échalas ; dans le fond, aux deux angles des murs, Mansart éleva deux coquets pavillons en pierre de taille ; enfin, entre ces deux pavillons une porte fit communiquer le jardin avec une petite laiterie d’agrément, la Laiterie de la Duchesse qui fut construite de l’autre côté du mur et qui donnait elle-même dans le Parc.

Nous ne savons rien de plus sur cette laiterie qui devait être dans le goût de la laiterie d’agrément que le prince de Condé avait fait construire, dix ans auparavant, dans la ménagerie de Chantilly.

Au contraire, nous pouvons nous représenter facilement ce qu’étaient les deux pavillons du jardin, d’abord parce que nous avons retrouvé aux Archives les plans et élévations de l’architecte qui ont servi à sa construction, et ensuite parce que ces pavillons existent encore aujourd’hui.

Ces pavillons, les Cabinets, comme on les appelait alors, étaient semblables ; ils avaient une forme carrée de 5m, 25 de côté et étaient surmontés d’une élégante coupole terminée elle-même par un vase en pierre sculptée. Les deux faces de ces pavillons donnant librement sur le jardin étaient entièrement occupées par deux grandes baies vitrées larges de 1m,76 ; le côté nord, qui donnait sur le parc, était percé d’une petite porte au-dessus de laquelle était extérieurement un fronton circulaire reposant sur deux consoles ; le quatrième côté était percé d’une porte semblable qui s’ouvrait dans le pavillon ouest sur la cour de la volière.

La façade principale des pavillons qui regardait l’intérieur du jardin, présentait, adroite et à gauche de la grande baie cintrée, deux colonnes ioniques sur lesquelles reposait un fronton orné de coquilles et de cornes d’abondance ; à chaque extrémité de ce fronton, dans le prolongement des colonnes, se trouvaient deux vases sculptés semblables à celui qui ornait le sommet de la coupole.

On entrait dans ces pavillons en montant une marche de pierre et l’on se trouvait dans une pièce octogonale de 4m, 70 de côté dont la voûte unie en forme de coupole reposait sur une corniche ornée de rosaces et de denticules. Aux quatre pans