fragmens se désagrègent au contact de l’eau. Il en résulte que si le bolide d’Orgueil, par exemple, au lieu d’arriver par un ciel serein, avait traversé une atmosphère chargée d’humidité, il aurait fourni de la poussière au lieu de pierres, et, avec une autre proportion d’eau, de la boue. Ces conditions ont été plus d’une fois réalisées et ainsi s’expliquent des chutes de poussières et de matières visqueuses observées à la suite des phénomènes lumineux et "sonores dont s’accompagne toujours la chute des météorites.
Parmi les lithosidérites, nous citerons seulement ici l’Esthervillite et la Logronite, ayant à nous occuper plus loin d’autres types remarquables.
L’Esthervillite est tombée le 19 mai 1879, à Estherville, dans l’Iowa, aux Etats-Unis, mitraillant le sol de milliers de projectiles. La plupart étant éparpillés dans des prairies inondées, ce fut seulement quelques mois plus tard qu’on put rechercher les échantillons, et toute la population se livra à ce nouveau genre d’exploitation qui fut très productif. Outre de la grenaille, on recueillit une masse de plus de 200 kilogrammes dont on peut voir le tiers environ au Muséum, les deux autres tiers étant l’un au Hof Museum de Vienne, et l’autre au British Museum de Londres. La roche se compose d’une pâte de minéraux lithoïdes très abondans, renfermant de volumineuses grenailles de fer, tuberculeuses et ordinairement rattachées ensemble par des filamens métalliques constituant un réseau. Les petits échantillons sont quelquefois fort différens les uns des autres ; pendant qu’un grand nombre présente la même constitution que la grosse masse, il en est qui sont entièrement pierreux et d’autres entièrement métalliques, de sorte qu’à première vue, si l’on n’était prévenu, on pourrait les supposer formés de roches distinctes.
La Logronite, tombée à plusieurs reprises, tire son nom de la chute du 4 juillet 1842, à Logroño, en Espagne. La trouvaille la plus remarquable de pierre de ce type fut faite à la Sierra de Chaco, au Chili : nous y reviendrons. La Logronite diffère de l’Esthervillite par sa composition minéralogique : c’est une roche de structure gréseuse dont les grains sont de nature très variée et que cimente entre eux une concrétion métallique formée d’alliages de fer et de nickel.