ses compagnons (no 13), un autre collaborateur, au coloris plus vif et plus clair (no 5, 13, 14, 15, 17), le maître dit de Sainte Cécile (d’après un tableau aux Uffizi à Florence), le maestro dalle forme allungate (no 25, 26, 27, 28). Nous voyons bien les caractères auxquels le subtil analyste croit reconnaître les œuvres personnelles de Giotto : la vivacité dans les mouvemens, l’expression plus libre et plus intense dans l’action dramatique. Mais, à ce compte, quelques-unes des compositions les plus admirées, celles où le caractère expressif des figures isolées ou juxtaposées, comme en des bas-reliefs, s’accentue dans les silhouettes et les masses, avec une vigueur plastique inconnue avant lui, ne lui appartiendraient donc pas ! Ce ne serait donc pas le style de Giotto qu’il faudrait admirer dans le Don du manteau au pauvre chevalier, le Rêve du Palais des Armures, les Démons chassés d’Arezzo, François devant le Sultan d’Egypte, la Nativité à Greccio, le Prêche aux oiseaux, dans cet admirable Paysan buvant à la fontaine, etc., etc., sujets parfois repris, complétés, perfectionnés plus tard, par le maître lui-même ! Vraiment, ce serait singulièrement réduire l’étendue d’une action générale, agissant, successivement d’abord, puis simultanément, sur presque toutes les parties de l’art, dont nous retrouvons les effets multiples et constans, dans toutes les œuvres postérieures du maître, à Rome, à Padoue.
En fait, rien de plus surprenant, de plus éloquent, de plus touchant que cette suite d’épisodes familiers ou miraculeux représentés, pour la première fois, avec une réalité de formes et de couleurs inconnues depuis l’Antiquité gréco-romaine. Sans doute, il ne faut pas l’oublier, depuis plus d’un demi-siècle, l’immense popularité des doctrines franciscaines, le travail continu des légendaires, depuis Frère Léon jusqu’à saint Bonaventure, superposant la poésie propre de leur enthousiasme et de leur admiration à la poésie originale des premières chroniques, avaient bien préparé les imaginations à voir reparaître, dans les arts comme dans les lettres, les enchantemens de la nature extérieure, les joies et les souffrances de la vie humaine. Sans doute, d’autre part, des progrès techniques lentement accomplis par les mosaïstes, sculpteurs, peintres, durant la même période, avaient également préparé les yeux à des réclamations et des exigences d’apparences plus exactes et plus complètes dans la fixation des rêves ou des souvenirs. Mais jusqu’alors, sauf à