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Les femmes reçoivent l’enseignement secondaire dans les écoles supérieures de filles.

Voici maintenant comment se recrute le personnel enseignant ; il y a deux écoles normales supérieures d’hommes et une de femmes où se forment les professeurs des écoles normales ordinaires et ceux de l’enseignement secondaire, des écoles normales ordinaires dans tous les départemens. En attendant que cette branche de l’enseignement soit complètement organisée, on prend comme professeurs les élèves diplômés des écoles dépendant directement de l’État et les agrégés de l’enseignement secondaire, comme instituteurs les agrégés de l’enseignement primaire.

Il existe trois Universités, dont la plus importante est celle de Tokio ; les élèves diplômés des écoles supérieures y sont admis de droit, les élèves des autres écoles à la suite d’un examen. Les facultés sont : lettres, sciences, droit, médecine et pharmacie, agriculture, génie civil.

Le grade de bachelier est remplacé par les certificats d’études que donnent tous les établissemens d’enseignement secondaire et d’enseignement professionnel ; les Universités confèrent le grade de licencié, le titre de docteur est purement honorifique, il est accordé par le ministre sur un vote favorable des docteurs de la faculté intéressée.

Les résultats de l’enseignement sont dans l’ensemble heureux ; le nombre des conscrits illettrés est tombé à 8 pour 100, il ne faut pas oublier que l’instruction n’est devenue obligatoire que lorsqu’un prélèvement fait sur l’indemnité de guerre chinoise a permis de la rendre gratuite. Quoique le nombre des établissemens d’enseignement secondaire et d’enseignement supérieur soit encore insuffisant, le Japon compte déjà beaucoup de bons jurisconsultes, de bons fonctionnaires, de bons médecins, de bons ingénieurs ; il a des savans de premier ordre ; le plus célèbre est le microbiologiste Kitazato, qui a découvert les bacilles du tétanos et de la peste. Les résultats de l’éducation donnée au peuple sont également satisfaisans ; l’école primaire a détruit les préjugés et les superstitions d’un autre âge, l’esprit particulariste et féodal, répandu la civilisation matérielle de l’Occident, fortifié le loyalisme et le patriotisme. Les effets de l’éducation donnée dans les lycées et les Universités est complexe ; la diffusion des ouvrages les plus divers écrits en Europe