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de Cavalerie, d’un bataillon de génie et d’un bataillon du train. Les régimens d’infanterie se recrutent chacun dans son district régimentaire, les autres armes se recrutent sur l’ensemble de la circonscription divisionnaire. La garde qui forme une dix-neuvième division, l’artillerie et la cavalerie indépendantes, les troupes spéciales se recrutent, au moins en principe, dans tout l’empire.

La marine se recrute moitié par conscription et moitié par engagement. Le recrutement est celui de l’armée de terre : les conscrits servent quatre ans dans l’active, trois dans la réserve, cinq dans la territoriale ; ceux qui n’appartiennent pas à l’une ou l’autre de ces armes font entre dix-sept et quarante ans partie de l’armée nationale. Les engagés volontaires servent huit ans. L’acceptation du grade de quartier-maître équivaut à un engagement. Les sous-officiers peuvent rengager pour des périodes consécutives de trois ans.

Pour compléter le caractère national de son armée de terre et de mer, le Japon a tenu à fabriquer lui-même tout ce qui a trait à la défense nationale : les armes sont fondues dans les arsenaux sur les modèles d’officiers japonais, les habillemens sortent des fabriques de l’Etat ; l’uniforme de l’armée, qui avant 1905 tenait à la fois de l’uniforme français et de l’uniforme allemand, est aujourd’hui de couleur khaki et le même pour toutes les armes et pour tous les grades ; les uniformes de la marine sont les uniformes anglais. Le Japon construit aujourd’hui ses plus grosses unités navales, soit depuis 1906 quatre croiseurs cuirassés de 15 000 tonnes, deux cuirassés de 19 000, deux de 21 000 (qui seront lancés prochainement).

C’est en suivant ces principes qu’en quarante ans, le Japon a réussi à faire de la petite armée du début l’armée d’une grande puissance. L’armée de terre comprend aujourd’hui 12 000 officiers et 250 000 hommes d’activé (sur le pied de paix), 250 000 hommes de réserve, 180 000 hommes de territoriale, un million d’hommes de l’armée de dépôt ; la marine, 47 000 homme ; » (dont 69 officiers généraux et plus de 3 000 officiers ou assimilés) en temps de paix et 500 000 tonnes de bâtimens de ligne (sans compter les torpilleurs et les sous-marins)

Il n’a pas suffi au gouvernement impérial de créer un Etat