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suggestions du cœur, je conclus que la femme qui l’aurait pris par la délicatesse, par la noblesse des sentimens, aurait fait de lui ce qu’elle aurait voulu…

A quoi bon ce retour en arrière ? On n’échappe pas à sa destinée. Celle de M. de Maupassant fut fixée par une simple rencontre où se décida son avenir au moment où il allait suivre la voie commune.


En rentrant de notre promenade, nous passons devant les volières, qui renferment toutes sortes d’oiseaux. Ici, c’est Baron qui s’entretient avec mon maître de tous ces animaux qui l’intéressent. Il s’entend très bien à ces choses de basse-cour ; M. de Maupassant le reconnaît et écoute avec plaisir ses explications.

Le soir, quand je quittai mon maître, il me donna la main, et il me sembla encore plus triste. Comme il m’était arrivé tant de fois déjà, je m’éloignai de cette demeure le cœur serré ; jamais l’horreur du tombeau vivant où le grand romancier était emmuré ne m’apparut plus sinistre…


… C’est la fin.

Le 3 juillet 1893, M. de Maupassant s’éteignait dans ce sombre asile, loin de moi, hélas !…