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548 REVUE DES DEUX MONDES. Prince-Fidêle. — Le ciel veillait sur son jeune fils, et l’a sauvé. Tous. — Dix mille années, dix mille fois dix mille années. SCÈNE XI LES MÊMES. DEUX ESPIONS, les mains attachées, chacun tenu par deux gardes. On les précipite à genoux devant le trône. Prince-Ailé. — Qui êtes-vous ? " ESPION. — Les serviteurs fidèles de la dynastie des Tsin. Prince-Ailé. — D’où venez- vous? ^ espion. — De l’unique capitale du grand et pur Empire. Prince-Ailé. — Votre crime est flagrant, et n’a pas besoin de preuves, qu’avez-vous à dire ? " ESPION. — Rien. ^ ESPION. — Eh bien, oui! Nous voulions enlever Tenlant pour avoir un otage et vous tenir mieux à notre merci. Nous ne dirons rien de plus. Bouche close. Prince- Ailé. — Nommez vos complices. ® ESPION. — Nous ne parlerons pas. Prince-Ailé. — Oh ! oh ! oh ! on en a fait parler d’autres. (A l’Impératrice.) La torture, tout de suite, n’est-ce pas? L’Impératrice. — La torture, non. La mort. Qu’ils meurent à l’instant. Prince-Fidèle, à r Impératrice . — J’ose faire observer à Votre Majesté qu’il vaudrait mieux, peut-être, garder ces hommes dans un cachot. Nous ne savons pas qui ils sont, ni de quelle importance aux yeux de l’ennemi. Quels secrets, sans doute, on pourrait tirer de ces deux têtes !... L’Impératrice. — Quoi ! après ce qu’ils ont fait, vous voulez qu’ils voient encore la lumière du jour?... Songez qu’ils ont porté la main sur l’être sacré en qui vit tout votre espoir ; qu’ils ont meurtri ce cou frêle comme la tige d’une fleur. L’enlever comme otage, disent-ils! Est-ce que je sais, moi, s’ils n’al- laient pas plutôt tuer mon enfant! ToL’s. — Oh! oh! à mort! à mort!... L’Impératrice. — Oui! à mort! Et qu’ils soient jetés aux