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ESSAIS ET NOTICES

UN PEINTRE DE LA BEAUTÉ FÉMININE
ERNEST HÉBERT

M. Joséphin Peladan vient de consacrer à Hébert un gros livre très substantiel, bourré de lettres inédites, et luxueusement illustré de coûteuses reproductions[1]. C’est un livre qui vient à son heure. On commence à se tourner avec curiosité vers le second Empire, vers ce passé d’hier qui devient de l’histoire. Les choses apparaissent plus nettes dans le recul du souvenir. Hébert est un de ceux à qui profitera ce travail de révision. L’auteur de la Malaria est un maitre à la fois illustre et mal connu. Ses œuvres ne sont pas de celles qui se vendent en Amérique. Je voudrais essayer, après M. Peladan, d’esquisser cette rare figure et de lui marquer son rang, — à part, et très haut, — dans la peinture contemporaine.

En ce temps-là, — je vous parle de 1840, — nous avions à Civita-Vecchia un consul spirituel. Il écrivait pour se distraire, en style de Code civil, des romans qui sont des chefs-d’œuvre de mécanique psychologique, et se consolait de ce que le Rouge et le Noir et

  1. Ernest Hébert, son œuvre et son temps, d’après sa correspondance intime et des documens inédits, par M. Peladan, préface de M. Jules Claretie ; 1 vol. in-4% illustré de 12 héliogravures et de 58 héliotypies et de nombreuses gravures dans e texte. Paris, Delagrave, 1911.