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2l REVUE DES DEUX MONDES. L’Empereur. — Nuit et jour à portée de main, depuis sur- tout que vous avez commencé de jouer votre vie à chaque heure, au phis fort des batailles. J’avais tant de crainte de ne pouvoir le prendre vivant, mon beau phénix de guerre!... Soyez rassurée, nous l’avons avec nous, la Délivrance : parmi les bijoux de ma ceinture, là, dans cet étui d’or. L’Impératrice. — Et vous m’en donnerez? L’Empereur. — Oui. L’Impératrice. — Vous le jurez? L’Empereur. — Oui! Après que vous m’aurez écouté, j’aurai ce suprême courage. Vous le refuser serait indigne de vous et de moi... Mais, après que vous m’aurez entendu, seulement après... L’Impératrice. — Eh bien ! parlez, sire. En échange de votre serment, prenez les dernières minutes où il sera donné à mes oreilles d’entendre, à mes yeux de voir... SCÈNE VIII LES MÊMES, UN OFFICIER. L’Empereur. // frappe un coup léger sur le gong^ un officier parait. A F officier. — Doublez les gardes aux portes! Et la mort immédiate à qui, pour n’importe quelle raison, oserait entrer avant que j’aie frappé de nouveau sur ce gong, frappé TROIS COUPS. C’est compris? Allez!... (Mouvement de loffi- cier pour sortir.) Atendez ! (Montrant les brùle-parfums sur les marches du trône.) De l’encens, des baguettes, vite, rallumez!... Je veux des parfums dans l’air. (Vhomme allume en hâte des faisceaux de baguettes et la fumée monte.) Bien. Sortez! fL’homme sort à reculons et presque prosterné.) SCÈNE IX L’EMPEREUR, L’IMPÉRATRICE. L’Empereur, à V Impératrice , appuyée aux rampes des esca- liers du tronc. — Hélas ! je lis dans vos yeux la résolution obstinée... Vous allez mourir, je le sais... Je parlerai sans espoir... Une grâce à vous démander encore, me l’accorderez- vous ?