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Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 4.djvu/223

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REVUE MUSICALE


Théâtre de l’Opéra-Comique : L’Heure espagnole, comédie lyrique en un acte ; paroles de M. Franc Nohain, musique de M. Maurice Ravel. — Thérèse, drame lyrique en deux actes ; paroles de M. Jules Claretie, musique de M. Massenet. — Théâtre de l’Opéra : Siberia, drame lyrique en trois actes ; paroles de M. Illica (adaptation française de M. Paul Milliet), musique de M. Umberto Giordano. — Congrès de chant liturgique et de musique d’église.


En paroles au moins, ou pour les paroles, et pour l’action, l’Heure espagnole est une vive, gaillarde et plaisante petite chose. À la fin, en guise d’épilogue, ou d’envoi, les cinq personnages de la pièce nous dirent ensemble :


C’est la morale de Boccace :
Entre tous les amans seul amant efficace,
Il arrive un moment, dans les déduits d’amour.
Où le muletier a son tour.


« Muletier, » ce mot seul, n’est-ce pas, impliquait, imposait l’Espagne. Et quant à l’heure, où pourrait-elle mieux sonner que dans la boutique d’un horloger ? Ainsi, pour M. Franc Nohain, la question de lieu se trouva tout naturellement résolue.

Donc un horloger de Tolède, appelé Torquemada, est l’époux un peu mûr, un peu froid, de la jeune et ardente Concepcion. L’épouse, pour contenter sa flamme et sa jeunesse, a tout juste par semaine une heure, celle que Torquemada consacre, horloger de la ville, au réglage des cadrans et balanciers municipaux. Justement il vient de partir en tournée hebdomadaire et l’horlogère passionnée attend le jeune Gonzalve. Mais un client est là, Ramiro le muletier, qui n’entend pas quitter la place avant le retour de Torquemada. Pour éloigner le fâcheux, dont elle a d’ailleurs tout de suite remarqué la taille et la