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LA JOURNÉE D’IÉNA

II[1]


IV. — BATAILLE D’IENA

L’Empereur comptait donner le signal de l’attaque à la pointe du jour. Mais il y avait un brouillard si épais qu’à six heures régnait encore une obscurité absolue. Pressé de commencer ses mouvemens, Napoléon donna cependant l’ordre de se porter vers l’ennemi. Le 5e corps (Lannes), qui devait former l’avant-garde générale, s’ébranla. En tête s’avancèrent en bataille, avec deux pièces d’artillerie à cheval dans l’intervalle, le 17e léger et le bataillon d’élite (brigade Claparède). Immédiatement derrière, marchait la brigade Reille, le 34e déployé et le 40e en colonne ; puis venait la brigade Vedel (88e et 64e en colonnes serrées parallèles). À la gauche et un peu en arrière de la division Suchet, la division Gazan formait échelon.

La brume était telle que l’on pouvait à peine distinguer les objets à quatre ou cinq pas. La vue du point de direction (Closewtiz) faisant défaut, on marchait un peu au hasard en suivant la déclivité naturelle du terrain. Les tirailleurs du 17e étaient parvenus à petite portée de fusil des avant-postes prussiens, établis sur la lisière du bois qui couvre Closewitz au Sud et à l’Est ; et de part et d’autre on ne s’était pas encore aperçu. Pas un

  1. Voyez la Revue du 1er août.