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européens, afin de se mettre d’accord sur la stipulation d’un code international destiné à régler la condition juridique des citoyens des pays respectifs, ainsi que les droits civils dont pourront jouir ces citoyens par rapport, aux législations en vigueur dans les divers États. Les circonstances, à ce moment, n’ont point permis de donner suite à un tel projet. Mais le gouvernement italien, ne s’inspirant que de sentimens de civilisation et de progrès, n’a pas hésité à sanctionner, dans son propre Code civil de 1865, à l’article 3, le principe de l’admission de tous les étrangers à jouir, en Italie, des droits civils attribués aux citoyens du royaume.

Cependant, pour que ce principe pût vraiment devenir fécond en conséquences utiles et générales, on ne saurait trop désirer qu’il fût sanctionné par les législations des autres États, et réciproquement garanti au moyen d’accords internationaux…

Et puisque Votre Excellence a l’intention de visiter les capitales de plusieurs grands États européens, je lui serais reconnaissant si, dans ses entretiens avec les personnages influens et compétens avec lesquels Votre Excellence se trouvera en rapports, Elle voulait bien rechercher si ces gouvernemens seraient disposés à reprendre les négociations jadis interrompues. Votre Excellence a pris tant de part à la rédaction des lois qui règlent les rapports civils en Italie que, mieux que personne, Elle saura faire ressortir l’utilité de nos propositions.

En remerciant d’avance Votre Excellence de ce qu’elle pourra faire, je profite de l’occasion pour lui renouveler l’assurance de ma haute considération.

MELEGARI.


Turin, 26 août. — Le matin, à 11 heures, visite au Roi.


Turin, 27 août. — À 10 heures du matin, nouvelle visite au Roi.


Turin, 27 août 4877.

Mon cher Depretis[1].

Comme je te l’ai télégraphié, je partirai pour Paris ce soir

  1. L’honorable Depretis, ami personnel de Crispi, était alors président du Conseil des ministres italien.