Avant de clore cette étude, nous devons accorder un souvenir ému à cette grande période de plus de deux siècles (1100 à 1340 environ) durant laquelle le génie japonais s’exprima de si admirable façon dans les makimonos des Toba Sôjô, des Mitsunaga et des Keion. Elle avait été préparée par une longue période d’assimilation des idées chinoises Tang et fut l’aboutissement de ce courant national observable dans certaines œuvres, dès le VIIIe siècle. Par leur pittoresque façon de rendre les foules agissantes et même les gens du peuple employés aux métiers les plus humbles (charpentiers au travail du makimono du Tengu Soshi peint en 1296 et appartenant à la collection du vicomte Akimoto Okitomo), les maitres du début de l’ère de Kamakura se sont à leur tour montrés les vrais précurseurs de cette école d’Ukiyoye qui, à la fin du XVIIe siècle, devait réagir contre les Écoles académiques des Tosa et des Kano proches de la décadence.
Nous croirons avoir atteint le très modeste but proposé
comme fin dernière à cette étude si nous avons suffisamment
mis en lumière le caractère harmonieux de l’évolution de la
peinture japonaise au cours des siècles et prouvé combien cet art
s’est montré logique dans son expression parce que toujours il
fut en intime union avec le développement national correspondant.
Marquis de Tressan.