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L’AMÉRIQUE DU NORD
ET
LA FRANCE[1]

II


IV

Qu’en moins d’un siècle et demi, une grande civilisation originale se soit développée sur le sol américain et que cette civilisation puisse donner des leçons ou des exemples même à la civilisation européenne dont elle est la fille, ce fait une fois reconnu permet d’envisager, en toute sincérité, les points par lesquels l’Amérique peut emprunter encore quelque chose à l’Europe et notamment malgré le préjugé courant là-bas, à la France.

La France a besoin d’être défendue devant l’Amérique. Diverses raisons nous ont diminués dans l’idée qu’elle se fait de nous : les unes réelles, les autres erronées ou singulièrement exagérées. Les Américains, eux-mêmes, paraissent avoir, depuis quelque temps, le vague sentiment d’une injustice ou d’une incompréhension ; ils s’efforcent d’être plus équitables et mieux avertis. Quel indice plus significatif que l’échange de professeurs qui s’est produit presque spontanément entre les

  1. Voyez la Revue du 15 septembre.