Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UN LIVRE DE BRUNETIÈRE
SUR
BOSSUET[1]

« Vous seriez bien tachés que je n’eusse point invoqué Bossuet ! » Ainsi se terminait, par un de ces traits qu’il ne lui déplaisait pas de se décocher à lui-même, en même temps qu’à ses adversaires, le retentissant, le virulent article que Brunetière avait écrit En l’honneur de la Science. Et, en effet, l’autorité de Bossuet ne pouvait manquer d’être invoquée au cours de cette campagne contre la « nouvelle idole. » La secrète influence du grand évêque n’avait-elle pas été pour quelque chose dans l’évolution intellectuelle et morale dont l’article Après une visite au Vatican marquait une étape décisive ? A lire Bossuet, à le relire, chaque fois avec une admiration plus vive et une piété plus fervente, à se le convertir, comme il aimait à dire, « en sang et en nourriture, » l’autour du Roman naturaliste ne s’était-il pas ouvert, presque à son insu, à un ordre d’idées et de préoccupations auxquelles le commerce assidu de Darwin et d’Auguste Comte n’aurait pu suppléer ? Telle était la question que plusieurs ont dû se poser dès lors, et à laquelle nous pouvons aujourd’hui répondre avec plus d’assurance.

  1. Ces pages doivent servir de préface à un Bossuet de Ferdinand Brunetière qui paraîtra prochainement à la librairie Hachette.