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3° Les injections préventives sont également indiquées pour les enfans appartenant à une agglomération (école, crèche, salle d’hôpital) dans laquelle a été signalé un cas de diphtérie…

4° La pratique des injections préventives ne dispense nullement des autres mesures prophylactiques : désinfection et isolement ; mais elle les rend à la fois plus faciles et plus efficaces.

Le tétanos est une maladie virulente, commune à l’homme et aux animaux. Extrêmement grave (puisqu’on estime à 70 p. 100 la mortalité moyenne), le tétanos est produit par la pénétration dans l’organisme humain d’une toxine sécrétée par un bacille spécial, bacille de Nicolaïer (1884), cultivé par Kitasato (1889).

Assez fragile sous sa forme de bacille, ce microbe est au contraire extrêmement résistant sous la forme de spores.

La terre est « le réceptacle par excellence » du microbe tétanique : sa présence est « presque constante dans la terre des rues, la terre végétale, notamment celle des jardins et des champs soumis à la fumure. » En second lieu, comme habitat de prédilection, il faut signaler les excrémens des herbivores (chevaux). « Du sol où il abonde, le microbe s’introduit avec les fourrages dans le tube digestif de l’animal et y pullule ; de l’animal, il revient au sol, revivifié et accru de nombre ; » ce qui explique la « quasi-constance du bacille dans le sol des fermes, des écuries, etc. » (Vaillard.)

Ce sont surtout les plaies des extrémités (pieds, mains) qui exposent à l’infection tétanique, surtout quand la plaie a été en contact avec les milieux habituels du bacille de Nicolaïer.

La préparation du sérum antitétanique est fondée sur les mêmes principes que la préparation du sérum antidiphtérique. On immunise le cheval avec la toxine provenant des cultures du bacille tétanique en injectant d’abord des doses, progressivement croissantes, de toxine mélangée avec une solution iodoiodurée ; puis des doses croissantes de toxine pure. On finit par obtenir un sérum d’une activité telle que un cent millième de centimètre cube neutralise in vitro cent doses mortelles de toxine. Malgré cette puissance extraordinaire d’action antitoxinique (qui dépasse de beaucoup celle du sérum antidiphtérique), ce sérum est très peu utilisé et très peu utilisable pour le traitement curatif du tétanos : cela vient de ce que le diagnostic du tétanos ne peut être posé qu’au moment des contractures, c’est-à-dire à une période où le poison tétanique a déjà envahi toute