Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/568

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cessé de fonctionner que pour le tronçon Haïdar-Angora. Les finances de ce chemin de fer sont du reste singulièrement compliquées par le fait des intérêts qu’il a pris dans des entreprises accessoires, telles que l’irrigation de Konia : il dispose de réserves importantes, notamment de la partie de son capital qui n’est pas encore appelée, ses actions n’étant que partiellement libérées.

Le chiffre prévu au budget de l’exercice 1328 (mars 1912 à février 1913) pour le service des emprunts consolidés, de la Dette limitante et des garanties kilométriques de chemins de fer est de 809 millions de piastres[1], soit environ 200 millions de francs. Si on ajoute à ce chiffre celui des crédits inscrits pour pensions et retraites, on arrive à un montant de 12 millions de livres turques, ce qui représente une proportion d’un peu moins du tiers du total. La Guerre et la Marine réclament environ 10 millions de livres, soit 230 millions de francs.

Il est à remarquer que, malgré la guerre italienne, l’administration de la Dette a encaissé, pour l’exercice clos le 31 mars 1912, une somme supérieure de 281 000 livres turques, soit plus de 6 millions de francs, à ses revenus de l’année antérieure, en dépit d’une notable diminution du revenu des tabacs et de la suppression du tribut de Chypre. D’autre part, les revenus généraux de l’Empire au 30 juin 1912 accusaient, pour les quatre premiers mois de l’exercice actuel, un excédent de 600 000 livres ; à cette somme s’ajoutera le produit des nouveaux impôts, la majoration de 25 pour 100 de l’impôt foncier et de la taxe mobilière dite temettu, l’impôt de 3 pour 100 sur les traitemens des fonctionnaires, l’augmentation de la taxe d’exonération du service militaire, majoration de 10 francs sur le prix du sel : on estime à 800 000 livres turques, soit 18 millions de francs, l’ensemble de ces plus-values. Mais ces ressources sont faibles en présence des besoins de la guerre.

A la fin d’octobre 1912, le ministre « les Finances essaya d’obtenir du Conseil de la Dette qu’il lui abandonnât son fonds de réserve de 2 millions de livres turques (45 millions de francs) ; mais il s’est heurté à une résistance d’autant plus justifiée que ce fonds a été créé en vue d’éventualités comme celles qui se

  1. L’unité monétaire turque est la livre d’or, oui vaut environ 22 francs 80 centimes de noire monnaie. La livre se divise théoriquement en 100 piastres. La pièce d’argent dite medjidjeh vaut 20 piastres.