Tout le ministère de Necker, du premier jour jusqu’au dernier, est dominé par la politique extérieure. On ne peut ni clairement comprendre, ni apprécier sainement son administration, si l’on n’a présent à l’esprit le grand fait qui explique la plus grande partie de ses actes, qui lui fait, comme j’ai dit précédemment, restreindre ou ajourner certaines réformes nécessaires, qui lui dicte également certaines résolutions dont il faudra bientôt parler. La clé de sa conduite, pendant ses cinq années d’exercice du pouvoir, se trouve dans les constantes, dans les graves préoccupations causées par la guerre d’Amérique. Sans m’écarter du plan et du dessein de cette étude, — consacrée aux efforts suprêmes tentés pour rénover la monarchie française et éviter la Révolution menaçante, — sans m’égarer dans le détail des pourparlers diplomatiques et des opérations guerrières qui remplissent la période à laquelle nous sommes arrivés, il me faut cependant rapporter brièvement comment cette guerre, si anciennement prévue, si longtemps différée, devint enfin inévitable, et quelle répercussion elle eut, tant sur la politique
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Apparence
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AU
COUCHANT DE LA MONARCHIE[1]
XI.[2]
LA GUERRE D’AMÉRIQUE. — LE CONFLIT AUSTRO-PRUSSIEN