de l’Empire et à la direction de sa politique. Les plus ardens comme les plus tièdes des impérialistes, les coloniaux comme les Anglais n’ont pas hésité à voir là l’événement le plus considérable, l’innovation la plus essentielle qui ait marqué la conférence impériale. On ne s’est pas borné à exposer aux Premiers coloniaux tout le système de défense militaire. On leur a fait connaître aussi, dans ses principes comme dans ses détails, dans ses motifs comme dans ses procédés, la politique extérieure de l’Empire. « Jusqu’ici nous étions invités à délibérer au seuil de la maison, a dit l’un des représentans des colonies ; aujourd’hui, nous pénétrons dans ses appartenons les plus secrets. » C’est la même pensée qu’exprimait M. Asquith dans son discours de clôture : « Nous vous avons dévoilé, disait-il, les arcana imperii, nous vous avons appelés dans les conseils les plus secrets de la nation. » Cette preuve de confiance et d’estime a profondément touché, non seulement les ministres, mais la grande majorité des habitans des Dominions. « C’est le commencement d’une ère nouvelle, » n’ont pas hésité à dire tous deux des hommes aussi peu suspects d’impérialisme excessif, aussi attachés à l’autonomie coloniale que M. Fisher et le général Botha.
Ainsi instruites des raisons profondes qui déterminent la politique de l’Empire, les colonies seront peut-être moins promptes à récriminer en la voyant s’écarter parfois des voies qu’elles voudraient lui faire suivre. Connaissant ses directions générales, elles pourront aussi mieux y conformer leur ligne de conduite dans les affaires d’intérêt commun. Mais convient-il, dans les assemblées qui réunissent leurs représentans et ceux de la métropole, d’aller au-delà d’informations et de consultations amicales d’ordre général ? Est-il possible, en ces questions si complexes de politique étrangère, comme en ce qui concerne les relations commerciales ou politiques entre les diverses parties de l’Empire, d’aboutir dès aujourd’hui à l’institution d’organes communs de gouvernement, d’arrêter des résolutions immédiatement ou prochainement applicables ?
La conférence impériale ne l’a point pensé. Elle a discuté plusieurs de ces questions. Chaque fois, elle les a résolues, ou par le maintien du statu quo, ou dans le sens d’une indépendance encore plus grande des diverses parties de l’Empire les unes vis-à-vis des autres. Et l’homme qui s’est le plus vivement