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pour la petite propriété, était de 171 093 roubles en 1908, de 528 825 roubles en 1909, et de 2 064 126 roubles en 1910. De plus, sur le crédit global accordé pour la réorganisation agraire, on a mis 1 246 987 roubles à la disposition des Commissions, et 817 146 roubles à la disposition des zemstvos et des associations agricoles.

Telle est, dans son ensemble, la grande œuvre entreprise, et dont la réalisation est activement poursuivie dans l’Empire. A l’heure actuelle, les ferres arpentées, réparties, etc., représentent à peu près le tiers de la superficie totale de la France ! Jamais rien de pareil ne s’est vu, n’a même été tenté.

Toutefois, quelle que soit leur importance, les efforts nécessaires pour mener à bien les travaux sont peu de chose auprès des conséquences de la réforme.

Celle-ci est à la fois une œuvre économique, patriotique et humanitaire.

La population rurale est la source vive des forces de la nation. Assurer son indépendance, c’est renouveler son esprit, contribuer à son développement et, par là, c’est agrandir la nation elle-même.

L’empereur Alexandre II en émancipant les paysans russes, en leur donnant les terres, a délivré ces millions d’hommes du joug seigneurial ; l’empereur Nicolas II, en les affranchissant de la dépendance du mir, les libère définitivement et c’est pour la Russie une ère nouvelle qui commence.


A. A. DE MOKEEVSKY.