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Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 7.djvu/584

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de fonctionnement, à l’expérience complète qui met en jeu tous les réducteurs critiques de tous les genres, qu’elle se montre capable de supporter l’analyse sans se dissoudre ou s’évanouir, féconde en concepts dont l’entendement réussit à s’accommoder et qui l’agrandissent, bref, génératrice de lumière et de vérité dans tous les plans de l’esprit : ces caractères suffisent à la distinguer profondément de l’intuition esthétique. Celle-ci n’est que la figure prophétique de celle-là, rêve ou pressentiment, aube encore incertaine et voilée, mythe crépusculaire qui précède et annonce dans la pénombre le grand jour de la révélation positive…


Toute philosophie est à double face et doit être étudiée en deux temps. La méthode, les doctrines : tels sont ses deux momens, ses deux aspects, coordonnés sans doute et solidaires mais cependant distincts. De la philosophie nouvelle inaugurée par M. Bergson, nous venons d’examiner la méthode. A quelles doctrines cette méthode a-t-elle conduit et peut-on prévoir qu’elle conduise encore ? C’est ce qu’il nous reste maintenant à chercher.


EDOUARD LE ROY.