Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 7.djvu/692

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à peu près la même vitesse, les aéronefs d’une même escadrille pourront rester groupés sans ralentir leur allure générale, et le commandant de cette unité volante saura qu’il peut demander à tous sensiblement les mêmes efforts et obtenir de chacun de ses aéroplanes des résultats de même ordre.


IV

Nous arrivons maintenant à la grande querelle actuelle des monoplaces et des biplaces. Il ne faudrait pas confondre ces deux expressions nouvelles avec celles qui sont depuis longtemps connues de monoplans et de biplans. Les monoplans sont des appareils dans lesquels les surfaces sustentatrices sont disposées sur un seul étage, tandis que dans les biplans elles forment deux étages superposés. Les monoplaces sont des appareils qui ne peuvent enlever qu’un seul voyageur aérien, tandis que les biplaces peuvent en enlever deux. Un monoplan peut être biplace et un biplan peut être monoplace. Toutefois, comme les monoplans se prêtent plus que les autres aéroplanes aux grandes vitesses et qu’on n’a généralement pas cherché en ce qui les concerne la capacité de transport, il arrive que les monoplans sont d’habitude en même temps des monoplaces, ce qui facilite la confusion entre les deux expressions.

Lesquels sont préférables au point de vue militaire ? Les partisans des monoplaces disent qu’il n’y a aucun besoin d’avoir deux voyageurs à bord d’un aéroplane ; le même homme peut parfaitement conduire son appareil et observer en même temps le terrain et les positions des troupes ; étant seul à bord, il est maître de ses actions, conduit son appareil là où il pense qu’il y a une observation intéressante à faire et n’a de conseils à demander à personne. S’il y a, au contraire, un observateur distinct du pilote, c’est le premier qui devra régler l’itinéraire, puisque c’est lui qui doit rapporter les renseignemens ; le pilote se trouvera gêné dans ses allures, il en résultera de fausses manœuvres, des pertes de temps, peut-être des accidens ; de plus, les monoplaces sont moins lourds, plus rapides, il en existe de nombreux modèles, il n’y a qu’à s’en procurer un grand nombre et à en doter exclusivement l’armée.

Leurs adversaires répondent que si quelques officiers, comme le capitaine Bellenger, sont, en même temps, des pilotes hors