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éclectisme. C’est ainsi qu’à Châlons le directeur du centre d’aviation est le lieutenant de vaisseau Hautefeuille ; à Douai, c’est le lieutenant Ludmann de l’infanterie ; à Saint-Cyr, c’est le capitaine Etévé du génie ; à Etampes, c’est le capitaine Félix de l’infanterie coloniale ; enfin à Biskru, c’est le lieutenant de Laffargue, de la cavalerie. Par une sélection spontanée, la quatrième arme est une émanation du courage et de l’héroïsme de toutes les autres. »

il est inutile d’insister davantage sur ce point.

Restent, il est vrai, les troupes d’aérostiers, qui sont chargées du service à terre. Celles-là font partie du génie, et pour assurer leur homogénéité, il est évidemment nécessaire que tous les soldats et les gradés qui les composent appartiennent à une arme unique. Le rôle du génie étant de fournir les troupes techniques, employées aux travaux des natures les plus diverses (fortifications improvisées, mines, ponts, routes, chemins de fer, télégraphie, etc.), il était tout naturel de les charger également des manœuvres aéronautiques. Mais hâtons-nous d’ajouter qu’on fait passer dans les aérostiers militaires les sous-officiers ou soldats de toutes armes qui en font la demande et justifient d’aptitudes suffisantes ; là encore, la porte est ouverte à toutes les bonnes volontés.

Il reste donc moins à retenir de ce reproche que de tous les autres.


X

Cet article semblera peut-être au lecteur un panégyrique de notre service d’aéronautique militaire. J’avoue volontiers qu’ayant de tous mes vœux appelé naguère cette organisation, persuadé qu’elle fournirait le meilleur moyen d’utiliser l’aérostation et l’aviation au mieux des intérêts de l’armée et du pays, j’étais a priori bien disposé en sa faveur. Je crois néanmoins avoir formulé sans réticence et examiné sans parti pris toutes les critiques qui se sont fait jour depuis quelque temps, et, si j’ai réussi à en démontrer l’inanité ou l’exagération, c’est qu’elles étaient mal fondées.

Certes, tout n’est pas parfait dans notre aérostation et notre aviation militaires : mais ce n’est pas en bouleversant constamment l’organisation de nos services que nous pourrons les