sans empiéter le moins du monde sur les affaires domestiques d’aucun des Dominions, régnera une coopération cordiale et constante pour les affaires d’ordre impérial
Nous, les hommes de l’Impérial Federation League, dpnt on avait coutume de se gausser quelque peu parce que nous regardions trop loin en avant, — nous qui sommes, dans cette question, la Vieille Garde, voire peut-être l’Hôtel des Invalides, — nous limitions nos aspirations, dans nos jours d’humble travail, à ces conférences quadriennales qui ont lieu maintenant à Londres, parce que nous nous apercevions qu’il n’était pas possible d’obtenir plus alors. Il est possible au contraire d’obtenir davantage aujourd’hui, où si l’on mène les choses sagement et sans forcer le pas, il doit résulter de ces conférences quelque chose de plus permanent, de plus constant, de plus puissant. Nous ne pouvons dire ce qui arrivera demain ; mais les choses vont vite de nos jours… et je ne crois pas que la réalisation de ce rêve soit aussi éloignée qu’il pourrait paraître, parce que je crois qu’en raison de la pression extérieure du monde autour de nous, et avec des moyens de communication tellement plus rapides et plus commodes qu’aux jours de l’Imperial Federation League, je crois, dis-je, que notre cause marche à pas de géant, et qu’un jour nous nous réveillerons et nous nous trouverons constitués, pour ce qui concerne les affaires impériales, en un Empire fédéré.
Aux impérialistes de la mère patrie répondent ceux des colonies. Si la résistance des Canadiens français a refroidi le zèle de sir Wilfrid Laurier, d’autres, et non des moindres, sont restés ou devenus des adeptes de l’impérialisme pur. Tel sir Mackenzie Bowell, déclarant, en réponse au toast de lord Rosebery, « que ses propres idées sur la confédération de l’Empire étaient profondément en accord avec celles du président ; que la grande majorité du peuple canadien désirait vivre dans une plus étroite union sentimentale et commerciale avec l’Empire, et qu’il croyait que le jour n’était pas loin où le rêve de M. Joseph Chamberlain serait réalisé. L’opinion prédominante dans le Dominion, ajoutait-il, est que la marine canadienne ne doit pas former une unité à part, mais doit être à la disposition de la Vieille Angleterre, sans un instant d’hésitation, lotîtes les fois qu’il sera fait appel à ses services. » Confédération, union commerciale, union militaire, ce sénateur canadien parle la langue de l’impérialisme le plus pur. Les élections qui viennent de précipiter du pouvoir sir Wilfrid Laurier semblent prouver que ce n’est pas de son côté, mais du côté de sir Mackenzie Bowell, qu’est la majorité des Canadiens.
C’est un autre colonial, venu de la plus lointaine des dépendances britanniques, sir Joseph Ward, premier ministre de la