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Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 9.djvu/371

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dit-il, n’ont rien à faire. Le nombre des présidens peut être réduit à vingt ; l’économie qu’on y trouverait, fournirait les moyens de leur donner plus de représentation. Leur réunion à Paris offrirait d’autres avantages ; ils pourraient s’y communiquer leurs idées, exposer la situation des départemens et proposer les améliorations.

L’EMPEREUR. — « Nous sommes faits pour diriger l’opinion publique et non la discuter. »

BIGOT se déclare contre les préteurs ambulans.

Un des juges de la Commission observe qu’il n’y a point assez de procès pour occuper un président ambulant et que, vu l’impossibilité de réduire les tribunaux criminels, il faut donner à un président plusieurs départemens. Les juges ambulans étaient une institution de Charlemagne que la féodalité a détruite. Elle est justifiée encore par l’ambulance des préfets, des sénateurs dans leurs sénatoreries, etc.

PORTALIS. — « Il ne faut pas calculer en matière criminelle comme en matière civile. Tous les inconvéniens des localités subsistent. Jadis la justice était ambulante, mais, quand les crimes sont devenus plus fréquens, elle est devenue sédentaire. Pourquoi rétrograder ? »


Saint-Cloud, 7 messidor an XII (26 juin 1804).


Cérémonie du couronnement.

L’EMPEREUR. — « Si on plaçait l’autel au milieu du Champ-de-Mars, ce serait une cérémonie populacière. Il est bien important que le peuple de Paris ne se croie pas la nation. C’est se soumettre aux brouhahas de la populace. Cela n’est bon qu’au commencement d’une révolution où chaque partie de la nation, chaque faubourg se dit, se croit le peuple.

« Quand vous m’emmailloterez de tous ces habits-là, j’aurai l’air d’un magot. Avec vos. habits impériaux, vous n’en imposerez pas au peuple de Paris qui va à l’Opéra où il en voit de plus beaux à Laïs et à Chéron qui les portent beaucoup mieux que moi. Est-ce que vous ne pouvez pas ajuster votre manteau pardessus mon habit comme je suis là ? »

On discute si l’Empereur se rendra à la cérémonie avec la couronne et les ornemens impériaux.