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Vous êtes celui de tous avec lequel ce serait le plus impossible. Vous nous avez dit : « C’est la paix ! » Et, quelques jours après, c’était la guerre ! — Rumeurs. — M. Eugène Pelletan : Vous avez perdu le pays. Il ne se sauvera que malgré vous ! — M. Emmanuel Arago : Tous les sacrifices, oui, tous, mais sans vous. — Bruit. — Le président Schneider : Messieurs, si vous aimez mieux les cris violens et confus qu’une étude et une délibération, je vous en laisse la responsabilité. — Marques d’approbation. — M. Vast-Vimeur : En vérité, messieurs, vous faites les affaires de la Prusse !) — Tout est préparé. Paris va être en état de défense et son approvisionnement est assuré pour longtemps. La garde nationale sédentaire s’organise partout... (Exclamations à gauche. — Approbations au centre.) Les régimens de pompiers de Paris, les douaniers seront réunis à l’armée active ; tous les hommes de l’inscription maritime qui ont plus de six ans de service sont rappelés ; nous abrégeons les formalités auxquelles sont assujettis les engagemens volontaires ; nous comblons avec nos forces disponibles les vides de notre armée, et, pour pouvoir les combler plus complètement et réunir une nouvelle armée de 450 000 hommes, nous vous proposons d’abord d’augmenter la garde nationale mobile en y appelant tous les hommes non mariés de vingt-cinq à trente ans... et de nous accorder la possibilité d’incorporer la garde mobile dans l’armée active et d’appeler sous le drapeau tous les hommes disponibles de la classe 1870. (Approbations.) Ne reculant devant aucun des devoirs que les événemens nous imposent, nous avons mis en état de siège Paris et les départemens que l’ennemi menace. Aux ressources dont ils disposent contre nous, les Prussiens espèrent ajouter celle qui naîtrait de nos discordes intestines... (A gauche : Allons donc ! — Eugène Pelletan et autres membres à gauche : C’est une indignité ! — Rampont : Retirez ce mot-là, monsieur le ministre. — Eugène Pelletan : Oui, qu’on retire le mot, ou je demande le rappel à l’ordre du ministre !) Et ils considèrent le désordre à Paris comme leur valant une armée. (Nouvelles interruptions à gauche.) Cette espérance impie ne se réalisera pas. Non, l’immense majorité de Paris conservera son attitude patriotique ! Quant à nous, nous ferons appel, pour nous aider, non seulement à la garde nationale courageuse et dévouée de Paris, mais à la garde nationale de la France entière... (Très bien ! très bien !) Et nous défendrons l’ordre avec