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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Le 17 janvier, le Congrès devra élire un nouveau président de la République. Quel sera-t-il ? La question reste enveloppée de nuages. Les candidats sont nombreux ; plusieurs tours de scrutin seront nécessaires. Au premier, les voix se diviseront beaucoup, et c’est à peine si on commencera à y voir un peu clair au second. Le caractère même du corps électoral augmente la confusion et l’incertitude. Le Congrès se compose de tout près de 900 membres qui n’ont pas l’habitude de siéger, de délibérer, de manœuvrer, de voter ensemble : une assemblée aussi nombreuse et aussi peu exercée devient facilement une foule. On essaiera d’y mettre d’avance un peu d’ordre au moyen d’une réunion préparatoire où le parti républicain désignera son candidat ; mais le parti, républicain n’y sera pas représenté tout entier, puisqu’on en a arbitrairement exclu une partie des progressistes. L’autorité de cet organe de fortune est déjà contestée ; elle ne s’imposera fortement à personne. Chacun ira au Congrès avec ses préférences et, comme le vote est secret, les conservera et s’en inspirera jusqu’au bout.

S’il y a beaucoup de candidats, deux seulement ont jusqu’ici posé officiellement leur candidature ; mais deux autres sont connus et, s’ils ont cru devoir s’abstenir jusqu’à nouvel ordre de toute démarche publique, leur résolution ne fait de doute pour personne. Les deux premiers sont M. Ribot et M. Poincaré, les deux autres M. Antonin Dubost et M. Paul Deschanel. Ces deux derniers sont présidens du Sénat et de la Chambre et rééligibles à leurs hautes fonctions aussitôt après la rentrée du Parlement : c’est pour ce motif qu’ils n’ont pas encore fait acte de candidats à la présidence de la République : ils n’ont pas voulu qu’un premier vote en leur faveur parût empiéter sur le second.