2 février. — Voilà encore un grand bal à la Cour passé heureusement ; nous dansons toujours sur un volcan ; cette fois-ci, on a découvert une conspiration à 10 heures du soir ; quelques minutes plus tard, il n’était plus temps. Douze personnes devaient être poignardées : le Roi, le Duc d’Orléans, Casimir Perier, Sébastiani et les autres ministres, Soult excepté.
La famille royale et ses entourages avaient l’air bien tristes. Le Duc d’Orléans m’avoua lui-même qu’il se sentait si fatigué qu’il n’attendrait pas la fin du bal. Il a fort peu dansé, s’est assis bien souvent à côté de la Reine, ce qui n’est pas son habitude et a témoigné d’une préoccupation extrême.
Déjà, dans la matinée d’hier, le bruit s’était répandu qu’on avait l’intention d’attaquer les Tuileries pendant le bal pour assassiner le Roi et sa famille, que la conspiration avait été découverte et que le Roi, pour sa défense, avait fait entrer