est inférieur à celui d’il y a onze ans et, par rapport à la population, il représente une proportion moindre qu’à cette époque. Ce qui est remarquable, c’est la diminution de la mortalité : 671 000 cas en 1912 au lieu de 754 000 en 1901. Le chiffre des décès est à peu près le même qu’il y a quarante ans, alors que la population du royaume était la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui. L’évolution est plus saisissante encore si on l’examine dans son rapport avec le nombre des habitans :
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Sur 1 000 habitans | Naissances. | Décès. | Excédent de naissances. | Mariages. |
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1882 | 39 | 26 | 13 | 7 |
1892 | 37 | 24 | 13 | 8 |
1902 | 36 | 20 | 16 | 7 |
1907 | 34 | 18 | 16 | 8 |
1908 | 33 | 18 | 15 | 8 |
1909 | 32 | 17 | 15 | 7 |
1910 | 30 | 16 | 14 | 7 |
1911 | 30 | 18 | 12 | 7 |
1912 | 29 | 16 | 13 | 8 |
En 1882, pour 1 000 Prussiens, il y avait 39 naissances et 26 décès, tandis qu’en 1912, il n’y avait que 29 naissances et 16 décès. L’excédent des naissances reste exactement le même : il est de 13 pour 1 000 habitans. En France, les naissances et les décès se tiennent en ce moment aux environs de 700 000, et les premières tendent à tomber au-dessous des seconds. En trente ans, la fécondité allemande a diminué d’un quart, tandis que la mortalité a reculé de 40 pour 100. Le chiffre moyen des enfans par ménage est tombé de 5 en 1892 à 3,71, c’est-à-dire qu’il a baissé de plus d’un quart. Ce sont là des symptômes qui démontrent que tout excès de civilisation produit les mêmes effets. Le développement des grandes villes, l’agglomération des hommes dans de petits espaces, n’est favorable ni à la stabilité des familles, ni à la multiplication des rejetons.
L’Allemagne a cependant une telle avance sur nous que nous devons recourir à des moyens dont elle n’a pas besoin pour compenser cette énorme disproportion. Une fois le service de trois ans voté, nous aurons à mettre en équilibre un budget de 5 milliards, après avoir pourvu au préalable à une dépense initiale d’un milliard de francs. Toute l’ingéniosité de nos financiers, tout le patriotisme du pays ne seront pas de trop pour mener à bonne fin cette œuvre difficile. Elle ne sera accomplie