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à la rencontre d’un pareil chemin parti de la côte anglaise dans la direction du littoral français. »

La concession était donnée sans subvention ni garantie d’intérêts, pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans à partir de la mise en exploitation du chemin de fer sous-marin, l’Etat s’engageant à ne concéder pendant trente ans, comptés à partir de la même époque, aucun autre chemin de fer partant du littoral et pénétrant sous la mer dans la direction de l’Angleterre. La concession était faite à titre définitif et le chemin de fer déclaré d’utilité publique par la loi même de concession.

La Société s’engageait à faire connaître, dans un délai de cinq ans, qui pouvait être porté à huit, si elle entendait conserver la concession. Elle s’engageait en outre à exécuter, jusqu’à concurrence de 2 millions de francs au moins, les travaux préparatoires de toute sorte, tels que : recherches, puits, galeries, sondages, etc., jugés nécessaires pour fixer l’Administration et la Société sur les conditions techniques de l’opération et la possibilité de l’entreprendre avec des chances sérieuses de succès. Les concessionnaires s’engageaient enfin à se mettre en rapport avec une Société anglaise pour entreprendre le chemin de fer sous-marin partant du littoral anglais et dirigé vers la France, en vue d’exécuter et d’exploiter d’un commun accord l’ensemble du chemin de fer international.

La Compagnie française du tunnel à laquelle était donnée la concession[1] a rempli toutes ses obligations. Elle a dépensé plus de 2 millions de francs en travaux préparatoires, en puits, en sondages, et pour faire une galerie d’essai qui a été dirigée sous la mer sur une longueur de 1 849 mètres. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus loin. Elle a aussi rempli les

  1. Le capital de cette Société formé de 400 parts était fourni pour moitié par la Compagnie du Chemin de fer du Nord, pour un quart par MM. de Rothschild frères, et pour un quart par une trentaine de personnes appartenant à d’importantes maisons de banque ou industrielles et par quelques personnalités scientifiques.
    Le Comité qui représente cette Société et qui n’a jamais été dissous est aujourd’hui composé de la façon suivante :
    Comité : MM. Caillaux (Joseph) ; Demachy ; Griolet (V. P.) ; Johnston (Raoul) ; Leroy-Beaulieu ; Mirabaud (Gustave) ; Raoul-Duval (Maurice) ; Raoul-Duval (René) (A.-D.) ; Sartiaux (Albert) ; Schneider (Paul) ; Vernes (Félix).
    Sous-Comité de direction : MM. Griolet (V. P.) ; Raoul-Duval (René) (A. D.) ; Leroy-Beaulieu ; Sartiaux (Albert).
    M. Breton (Ludovic), ingénieur de la Société.