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LES MOYENS DE TRANSPORT
DEPUIS SEPT SIÈCLES[1]

I
ROUTES ET VOYAGEURS À CHEVAL

Nous allons plus vite, plus loin, à moins de frais et plus aisément que nos pères. Nous en sommes fiers et avec raison ; cette victoire sur la matière est le résultat d’un immense effort, et l’homme vaut surtout par l’effort. Mais il ne faut pas exagérer l’importance de nos conquêtes : nous ne saurions aller bien loin, bornés comme nous le sommes, forcés jusqu’ici de faire uniquement le tour de notre petite planète ; capables seulement d’en gratter l’écorce et, depuis hier, de voleter alentour, sans pouvoir ni en pénétrer l’intérieur, ni nous évader dans l’espace de plus de quelques milliers de mètres, à l’attache et prisonniers de l’atmosphère, sous peine de mort.

Quant à notre vitesse, elle n’est « grande » aujourd’hui que par rapport à celle des siècles passés ; en soi, elle demeure médiocre, bien que nous allions « comme le vent. » Mais si nous comparons la marche de l’aéroplane et du train que nous appelons « rapide, » je ne dis pas avec celle de l’éclair dans le ciel, mais simplement avec celle du courant électrique qui transporte

  1. Voyez la Revue du 1er novembre 1912.