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LES MANŒUVRES DU LANGUEDOC
EN 1913

Les manœuvres d’armée qui viennent de se terminer aux environs de Toulouse méritent d’attirer l’attention, pour divers motifs. Elles ont mis en présence quatre corps d’armée, une division d’infanterie coloniale, une division de cavalerie et divers élémens endivisionnés, c’est-à-dire un effectif comparable à celui d’une armée normale, quand elle a été éprouvée par le début d’une campagne. Une partie de ces troupes comptaient parmi celles de France qui, à tort ou à raison, passent pour être les moins imprégnées de l’esprit militaire. On connaît les incidens tragiques survenus lors des troubles du Midi en 1907, ceux arrivés au printemps dernier dans certaines garnisons de la même région. Il était permis de se demander comment se comporteraient aux manœuvres ces élémens, contaminés par le milieu, affaiblis par certaines traditions d’indiscipline pour les uns, de faiblesse pour les autres. Enfin les deux commandans de partis étaient de ceux dont la personnalité force l’attention. Tous deux, membres du Conseil supérieur de la Guerre, anciens combattans de 1870, blessés tous deux pendant la guerre, si nos souvenirs ne sont pas en défaut pour ce qui concerne le second, MM. les généraux Pau et Chomer ont dans toute l’armée une réputation de savoir, d’énergie, de coup d’œil, bref, de toutes les qualités qui font l’aptitude aux plus hauts commandemens. Le directeur des manœuvres était le vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, c’est-à-dire le commandant désigné du groupe d’armées du Nord -Est en cas de mobilisation. On pouvait donc s’attendre à trouver dans cette grande réunion de troupes des élémens tout particuliers d’intérêt.