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(36e), c’est-à-dire un ensemble de quatre divisions équivalant à la totalité de l’armée rouge, passait la Gimone dès cinq heures du matin, sur le front Gimat-Mauvezin-Saint-Sauvy qui mesure environ vingt kilomètres. Le front d’attaque indiqué était Cox-Cologne-Saint-Cricq, qui a un développement total un peu supérieur à dix kilomètres. On voit que l’ensemble du mouvement était nettement convergent.

Le général Pau prenait pour la division d’aile, la 35e, des dispositions analogues à celles du général Chomer pour la 34e. Avec la brigade provisoire de cavalerie, elle formait échelon de manœuvre à la droite et en arrière du dispositif.

Dans les deux partis, les organes d’aérostation recevaient une nouvelle affectation. Les dirigeables devaient surveiller l’aile dangereuse, celle du Sud, et la majeure partie des aéroplanes étaient mis à la disposition des commandans de corps d’armée pour l’exploration rapprochée et la recherche des emplacemens défilés de l’artillerie. Il semble bien que certaines invraisemblances se soient produites dans l’emploi de ces précieux engins, au moins en ce qui concerne les dirigeables. On put voir ceux des deux partis opérer à médiocre distance l’un de l’autre, ce qui, dans la pratique, eût été naturellement impossible.

Si l’on résume l’ensemble des dispositions adoptées par les deux adversaires, on voit que chacun prend l’offensive suivant des directions opposées, l’un avec trois divisions, l’autre avec quatre. Tous ces élémens suivent des axes sensiblement parallèles, ce qui implique une action du même ordre. Des deux côtés, une division et de la cavalerie sont tenues en réserve d’aile, en vue d’un mouvement enveloppant ou débordant.

Vers six heures, les opérations commençaient par un engagement entre la 6e division de cavalerie, qui marchait au Nord-Ouest pour inquiéter la droite bleue, et la brigade provisoire qui couvrait cette aile. Cette fois encore, la division rouge eut l’avantage et les escadrons bleus durent se rapprocher de leur infanterie.

Quant au gros de l’armée du Nord, il avait pu, grâce à son départ matinal, passer la Gimone sans difficulté et attaquer la droite rouge (16e corps), au moment où elle se mettait en marche. Bientôt les 31e et 32e divisions étaient aux prises sur tout leur front avec la division coloniale, le 12e corps et la 36e division, c’est-à-dire avec des forces doubles. Dès midi, elles commençaient à plier vers l’Est. A trois heures environ, le 12e corps