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son étrange français un peu corrigé et éclairci çà et là, — une lettre à Thoynard, du milieu d’octobre 1680 :


J’appréhende, monsieur, que plus d’une de mes lettres sont perdues, parce que je vous écrivis tout au long tout ce que j’avais pu apprendre touchant la machine, dont il y avait deux sortes et deux usages. Deux sortes, c’est-à-dire pour les roues des horloges et pour les roues de montres, parce que l’une ne sert pas à l’autre ; et la manière de couper les roues est aussi de deux façons, à savoir, par limes et par roues. Mais tout le monde tombe d’accord que les roues coupent le plus juste ; et, depuis ma dernière, j’ai trouvé le meilleur ouvrier de la ville pour cette sorte de machines, qui travaille à présent à une machine pour les montres, avec laquelle il prétend couper et les dents des roues et les pignons aussi. Il demande 1 livres sterling pour une à couper seulement les dents des roues de montres. Il faut que vous me mandiez de quelle sorte vous en voulez, et je tâcherai d’en trouver ou faire faire le mieux que je pourrai.

L’honneur des vôtres du 18e» et du 21e de septembre, je le reçus : mais si le paquet dont vous parlez dans la vôtre du 4e du mois courant est un autre outre ceux-là, je suis fort malheureux de ne l’avoir pas encore reçu, et d’avoir perdu l’occasion de vous rendre mes très humbles services, ainsi qu’à M. Romer, puisque j’ai encore la commodité d’être en ville. Je vous prie de me mander, de nouveau, le tout.

Je trouve par plusieurs endroits de votre lettre que vous avez été malade, et je serais fort désolé si vous n’y aviez pas ajouté que le remède de votre médecin vous a désopilé et ôté la fièvre. Cette eau qui a fait cela ne doit pas être appelée « insipide : » je n’ai rien rencontré de si bon goût, il y a longtemps. Mais il y a quelque chose encore qui me fait appréhender que vous n’êtes pas tout à fait guéri, et il me semble qu’il reste quelque peu de faiblesse qui trouble votre mémoire. Autrement, je ne puis pas comprendre comment vous pouvez me demander le prix de la canne, etc. alors que vous avez si souvent, vous-même, refusé de me dire le prix des choses que vous avez achetées pour moi. Et si vous persistez dans la même résolution, la bienséance veut, aussi bien que la justice, que je ne vous incommode pas davantage à vos dépens. Pour ce qui est de la canne et des lignes, je vous prie de me mander si elles sont à votre gré. J’ai appris depuis qu’il y a d’autres lignes de soie, et plus grosses : mais il n’y en avait point à cette boutique où je les ai achetées, et M. Hunt devait partir le lendemain pour Paris, si bien que je n’ai pas eu le temps de m’assez informer. Quand vous me ferez l’honneur de m’informer à quel usage, ad quod genus piscaturæ lineas, hamos, totamque armaturam cupis, ego tibi idoneum apparatum transmittendum curabo (pour quelle sorte de pêche vous désirez des lignes, des hameçons, et toute l’armature, je prendrai soin de vous faire envoyer l’appareil convenable).

Il y a trois jours que je parlai à M. Bernard, qui me dit que le premier livre de Josèphe est déjà imprimé. Annales Cyprianici est une histoire ecclésiastique durant le temps de saint Cyprien, écrite par M. Pearson, évêque de Chester.