Bleu………………… | Durée mortelle après… | 7 680 | secondes. |
Violet………………… | — | 960 | — |
Ultra-violet 360 à 340 μ | — | 480 | — |
300 à 280 μ | — | 120 | — |
260 à 240 μ | — | 2 | — |
220 à 210 μ | — | 30 | — |
210 à 200 μ | — | 120 | — |
Il n’y a donc aucun rapport entre l’énergie correspondant aux
rayons ultra-violets et leur action bactéricide. On aurait pu croire,
d’après les résultats résumés dans le tableau précédent, et on a cru
longtemps qu’il existait une longueur d’onde pour laquelle l’action
abiotique de l’ultra-violet passe par un maximum. Mais Mme Victor
Henri a montré récemment qu’il n’en est rien, que seul le faible
rendement de l’arc dans l’ultra-violet extrême est cause de ce
maximum apparent, et qu’en réalité le pouvoir abiotique des rayons
ultra-violets augmente, aussi loin qu’on peut l’étudier à mesure que
la longueur d’onde diminue. Nous avons vu dans notre dernière chronique
qu’il en est de même de leur pouvoir d’être absorbés par les
corps. De fait, ces rayons ne pénètrent que très peu dans le protoplasma
par lequel ils sont complètement arrêtés sous une épaisseur
très minime, à l’encontre de ce qui se passe pour les rayons du radium
et les rayons X. Ceci est sans doute la cause qui limite aux organismes
microscopiques l’action abiotique de l’ultra-violet.
La construction de la lampe à vapeur de mercure a permis de perfectionner beaucoup ces recherches, à cause de sa richesse en rayons très réfrangibles. Tout récemment les physiologistes de l’école de Munich ont montré que la sensibilité à l’ultra-violet des microorganismes et même des êtres pluricellulaires augmente beaucoup lorsqu’on leur ajoute, même en quantité extrêmement faible, certaines substances fluorescentes. C’est ainsi que lorsqu’on fait une injection sous-cutanée, par ailleurs inoffensive, de 2 milligrammes d’hématoporphyrins à des souris blanches et qu’on les expose ensuite à la lumière de l’arc, elles meurent rapidement tandis qu’à l’obscurité elles ne présentent aucun trouble. On n’est pas d’accord sur la cause de ce curieux phénomène. Mais il n’est peut-être pas inutile de remarquer que les substances fluorescentes absorbent énormément l’ultra-violet (nous y reviendrons à propos des effets de celui-ci sur l’œil) et que l’énergie abiotique de ce rayonnement paraît liée à sa faculté d’être absorbé.
Ce rapide examen serait incomplet si nous passions sous silence les beaux et tout récens travaux exécutés par M. Victor Henri au labo-