Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 18.djvu/687

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE SCIENTIFIQUE

LES CONQUÊTES RÉCENTES DU SYSTÈME MÉTRIQUE

La cinquième Conférence Internationale des Poids et Mesures s’est réunie le mois dernier au Pavillon de Breteuil à Sèvres. Des envoyés de tous les points de la Terre y ont enregistré les progrès merveilleux récemment accomplis par une des plus belles inventions du génie français : le système métrique. Le lumineux rapport d’ensemble présenté à la Conférence par M. Charles-Edmond Guillaume, directeur adjoint du Bureau international des Poids et Mesures, nous offre un magistral tableau de ces progrès. Il inflige aussi un démenti sans réplique aux esprits chagrins qui sans cesse et sans raison geignent sur l’amoindrissement de notre influence dans le monde. Nous lui ferons dans cette étude de nombreux emprunts.

De toutes les idées jaillies de la Révolution, le système métrique est sans conteste celle qui a fait sur cette planète le plus beau et le plus vaste chemin. Pendant que nos sans-culottes semaient dans tous les sillons de l’Europe leurs balles comme des graines de liberté, le système métrique se préparait, lui aussi, à conquérir les peuples. Telle est la force des œuvres de l’esprit lorsqu’elles sont simples et grandes, que celle-ci est allée plus loin même que nos baïonnettes et que les annexions faites par elle durent encore et ne font que s’accroître. Les progrès récens du système métrique sont de plusieurs sortes. Il y a d’abord à considérer ses progrès géographiques, son extension de plus en plus grande dans l’univers. Il y a les perfectionnemens divers apportés récemment dans la détermination précise et la conservation des étalons fondamentaux et des unités. Il y a enfin l’élargissement