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LE GÉNÉRAL MAISON
ET
LE 1er CORPS DE LA GRANDE ARMÉE


I

A la nouvelle qu’après la désastreuse campagne de Saxe l’armée française se repliait sur le Rhin, la population d’Amsterdam se souleva le 15 novembre 1813. Il était à prévoir que la rébellion gagnerait rapidement les autres villes de la Hollande, rattachée à l’Empire depuis l’abdication du roi Louis. Le général Molitor, commandant militaire, impuissant à maintenir l’ordre avec les faibles troupes dont il disposait, avait dû se replier sur Naarden et Gorcum.

En apprenant les événemens de Hollande, informé que Bulow et Wintzingerode marchaient sur Amsterdam, tandis que Schwarzenberg et Blucher demeuraient immobiles sur la rive droite du Rhin, Napoléon put croire tout d’abord que l’ennemi projetait de concentrer son effort sur la Belgique ou de tenter une opération d’hiver dans les Pays-Bas. Pour faire face à cette double éventualité, l’Empereur avait donc acheminé vers le Brabant le général Lefebvre-Desnoëttes avec 2 000 hommes de cavalerie légère, puis les deux divisions de jeune garde Barrois et Roguet. Il avait dirigé sur Namur le maréchal Mortier et la vieille garde. Enfin il expédiait en Belgique quelques gendarmes commandés par le général Henry.