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actuelle. C’est une liberté compatible avec notre législation.

Voulons-nous faire quelque chose d’utile et de pratique ? J’en offre à mes collègues le moyen. Nous allons bien voir s’ils continueront de ruser avec ce grand problème et de se dérober, ou s’ils s’aviseront qu’enfin il leur faut prendre soin de soutenir leur dignité politique et décidément parler clair.


XIV.
TROISIÈME DISCOURS

Ce 13 mars 1913, nos deux textes sont venus en discussion, et j’ai exposé ma thèse dans la séance du matin :

M. MAURICE BARRÈS. — Messieurs, la question des églises, depuis deux ans, a fait de grands progrès. Nous sommes maintenant d’accord pour la poser tous de la même manière. Nous voulons assurer la sauvegarde de notre architecture religieuse, la sauvegarde de nos églises, de celles qui sont belles et qui ont mérité d’être classées, aussi bien que de celles qui n’ont pas au même degré un intérêt archéologique. Nous le voulons, les uns et les autres, pour des raisons différentes. Qu’importe ! Ce que nous poursuivons, c’est un but commun, et nous nous acheminons vers ce but avec des préoccupations d’ordres divers selon nos natures, nos idées et notre philosophie. (Très bien ! très bien ! )

L’accord est dans la Chambre ; il est plus encore dans le pays. Je pourrais l’établir par des témoignages importans que je veux simplement mentionner, pour ne pas abuser de vos instans. Que ne puis-je vous citer telle belle page empruntée à la Revue de l’enseignement primaire, que dirige M. Ferdinand Buisson ! Elle est de M. Blanguernon, un inspecteur de l’enseignement, qui apporte à ma campagne son concours et celui des instituteurs avec lesquels il a pris contact et qui, pour des raisons nullement confessionnelles, s’intéressent à la sauvegarde de l’église rurale. (Très bien ! très bien ! )

Que ne puis-je encore vous citer l’appui énergique que nous donnent un journal et une ligue que préside notre honorable collègue M. Beauquier et qui déclare « qu’un village sans église, ce sera peut-être une colonie agricole, une ferme modèle, ce ne sera plus un village de France. » C’est demander le salut de nos églises rurales.. »