Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maintenant, comme beaucoup plus difficiles et plus aléatoires qu’elles ne l’ont été dans le passé. Plus de sollicitations, plus d’appels émanant des habitans eux-mêmes, mais une résistance énergique et passionnée. Plus de populations énervées par le bien-être ou résignées à l’inévitable, par souci de leurs intérêts matériels ; mais des tribus farouches, belliqueuses, soutenues par le fanatisme religieux. Enfin un pays absolument neuf ou redevenu tel, livré à l’abandon depuis plus de douze cents ans, où la vie agricole et l’activité maritime sont également à recréer, où en un mot l’œuvre de la civilisation antique est à reprendre tout entière.

L’entreprise est donc beaucoup plus délicate pour les conquérans modernes de la Tripolitaine qu’elle ne l’a été pour les Romains d’autrefois, mais, si leur tâche apparaît comme plus ardue, ils ont au moins sur leurs prédécesseurs, un avantage immense, l’expérience du passé. A chaque pas, les Italiens rencontreront sur la terre d’Afrique la trace de leurs glorieux ancêtres ; ils sauront y trouver aussi, n’en doutons pas, plus d’un enseignement précieux et d’une leçon profitable.


LEON HOMO.