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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/667

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de choses » dont il pouvait avoir besoin. Nous voulons parler de l’enseignement nomade donné par les professeurs départementaux ou spéciaux d’agriculture.

Toute cette organisation si variée et si complète est le résultat de longs et patiens efforts. Elle a été plus spécialement l’œuvre d’un administrateur éminent, M. Tisserand, qui avait parfaitement le droit de dire, il y a quelques années :

« Tous les degrés de l’enseignement existent avec l’organisation actuelle. — Toutes les régions de la France sont pourvues d’un enseignement agricole approprié à leurs besoins. — Toutes les branches de l’exploitation du sol ont leurs écoles. — Toutes les classes de la population, depuis le grand propriétaire jusqu’à l’ouvrier rural, ont la possibilité de s’instruire et de faire donner l’enseignement professionnel à leurs enfans.

« Le cadre est donc complet. Il ne reste plus qu’à le développer et à y apporter les améliorations que l’expérience indiquera. Les résultats obtenus sont déjà notables, mais ils ne sont pas ce qu’ils seront un jour quand, l’instruction agricole ayant pu pénétrer dans les couches profondes de la population rurale, nos cultivateurs sauront appliquer à l’exploitation du sol les procédés perfectionnés et les découvertes de la science moderne. »

Ce n’est pas là un éloge, mais un jugement dont nous approuvons tous les termes.

Depuis quelques années, l’expérience n’a-t-elle pas, toutefois, révélé quelques lacunes et démontré la nécessité de quelques améliorations nouvelles ?

Nous allons répondre à cette question en étudiant les réformes qui sont proposées.


LES CRITIQUES ET LE PROJET DE RÉORGANISATION

Le projet de loi [1] relatif à l’organisation nouvelle de l’enseignement agricole ne prétend pas modifier le cadre déjà tracé. Les critiques qui s’y trouvent formulées ne visent que le fonctionnement et non pas l’existence ou le but des établissemens d’enseignement.

Loin de détruire, le projet dont nous parlons a pour objet principal de compléter et de créer.

  1. Doc. Pari. Chambre, n° 1860, session de 1912.