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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/812

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Le Congrès national indien, siège hier encore de démonstrations hostiles, se réunit le 27 décembre 1901 à Calcutta, au moment où la visite royale approche de son terme. Le président du comité de réception, l’hon. B. N. Basu, déclare, dans son discours de bienvenue, que « la présence du Souverain a effacé tous les différends, qui séparaient la dépendance de la métropole. » « Jamais l’Inde ne brisera un lien, si heureux pour ses intérêts. » Le président du Congrès, un avocat, le Pandit Bishen Narain Oar, en ouvrant les séances, compare l’attitude de la Grande-Bretagne vis-à-vis des races indigènes, avec celle de l’Allemagne, de la France et des Etats-Unis, salue la restauration de Delhi au rang de capitale politique, et ajoute : « Grands et nobles sont les monumens de sa splendeur passée. Et cependant d’autres plus grands et plus nobles s’élèveront, non pas pour atténuer, mais pour accroître encore cette splendeur, en l’associant avec la bonté et les bienfaits d’un des souverains les plus nobles, dont l’histoire indienne fasse mention. » Le jour où le Roi et la Reine se rembarquent à Bombay, le 12 janvier 1912, les journaux indigènes expriment leur admiration et leur grati- tude. Le Jamejamshed « dit adieu à George, le conquérant des cœurs. » Le Sanjvariman affirme « que les noires nuées, qui traînaient sur le pays depuis quelque temps, ont disparu : une ère nouvelle est ouverte. »

A peine les souverains ont-ils foulé le sol anglais, qu’il leur arrive des Indes un message plus caractéristique encore. Les membres élus du Conseil législatif du Vice-Roi avaient organisé, dans toutes les villes importantes, des réunions publiques. La même motion fut proposée, acclamée et adoptée. Et dans cet ordre du jour, télégraphié par lord Charles Hardinge, le 4 février 1912, se détachent quelques phrases : « La visite de Leurs Majestés Impériales, si heureusement conçue et terminée avec tant de succès, a produit, dans le pays, une impression profonde et ineffaçable. Leurs Majestés Impériales par leur attitude gracieuse, par leur sympathie inépuisable, par une profonde sollicitude pour le bien-être de toutes les classes, ont resserré les liens qui unissent l’Angleterre et l’Inde, et ont rendu plus profonds et plus intenses les sentimens traditionnels de loyalisme et de dévouement au trône et à la personne du Souverain. » Le sentiment, qui poussait les foules, accourues de Delhi, de Calcutta, de Bombay, à se prosterner