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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 21.djvu/594

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SOUVENIRS DE LA MISSION MARCHAND

II[1]
DANS LES RAPIDES


I. — DE KAKAMOEKA A M’TIGNY

Le 7 juillet, tout est prêt ; les colis sont arrimés, chaque-baleinière est munie d’un fort câble, car le seul moyen de remonter les terribles courans que je rencontrerai est de se haler de rochers en rochers. Nous nous mettons en route. Mes équipes sont de races différentes. Immédiatement elles se classent suivant leur valeur ; les Bassas et les Cap-Lopez, qui depuis leur naissance vivent dans les rapides, prennent la tête, mais sur mes sept embarcations, quatre sont armées avec des Loangos, et, si les Loangos ont le monopole du portage, ils n’ont pas celui de la navigation ! Ils sont tout de suite en panne. Je laisse Castellani continuer avec les Bassas et je reste avec les Gap-Lopez pour aider les Loangos. Ge n’est que le début de mes tribulations ; les rapides à franchir entre Manji et Koussounda sont insignifians ; que sera-ce dans quelques jours ?

Grâce au renfort des Cap-Lopez, tout mon convoi est rassemblé le lendemain en face de Koussounda. En y arrivant, je trouve Castellani installé sur un banc de sable d’où il a chassé un énorme caïman, qui a consenti à lui céder la place et à se transporter sur un banc de sable voisin. En ce moment, avec plusieurs

  1. Voyez la Revue du 15 mai.