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la menacent pas… comme nous l’examinerons tout à l’heure.

A côté de l’Ecole française, il existe, au Caire encore, une autre Ecole de Droit ; c’est l’Ecole égyptienne, nommée officiellement « Ecole Khédivialo de Droit. » On ne doit pas, comme le font toujours ceux qui, chez nous, connaissent vaguement leur existence, confondre ces deux institutions. Celle-ci n’est pas française et dépend exclusivement du gouvernement égyptien. Et cependant, l’Ecole Khédiviale doit figurer, elle aussi, dans ce tableau des élémens de notre influence intellectuelle en Egypte. Car, si cette école confère la licence égyptienne, — si semblable d’ailleurs à la licence française à bien des points de vue, — il est bon de signaler qu’elle utilise tout un corps professoral français. Son enseignement comprend en effet deux sections : l’une, anglaise, où le droit égyptien est enseigné en anglais ; l’autre, française, où il est enseigné en français. Le dédoublement ne remonte d’ailleurs qu’à 1899. Jusque-là, l’école, fondée par notre compatriote Vidal pacha, avait été exclusivement française et elle était restée même dirigée par des Français jusqu’en 1907. Elle le serait peut-être encore, sans la maladresse du dernier directeur français…

Quoi qu’il en soit, même en l’état actuel des choses, il vaut la peine de signaler que des Français occupent encore des chaires gouvernementales dans une des grandes Ecoles supérieures d’Egypte.

Il en est de même dans un autre établissement d’Enseignement supérieur, que l’on nomme l’Université Egyptienne., Celle-ci visait à constituer un centre d’études littéraires et scientifiques supérieures encore inexistantes en Egypte. Outre une série de cours professés en arabe par des professeurs indigènes ou européens, elle comprend trois chaires occupées par des professeurs de nos Universités, délégués par la France pour y organiser et y donner des enseignemens en français. L’œuvre est jeune et, n’ayant que le caractère d’une fondation privée due à l’initiative et à la générosité du Parti nationaliste égyptien, elle souffre de n’avoir pas encore le prestige et les débouchés officiels que la reconnaissance, peut-être prochaine, par le gouvernement, devrait lui conférer. Mais enfin, le seul fait que ses fondateurs aient pu songer à confier plusieurs enseignemens à des Français montre bien qu’on est toujours assuré,