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II

D’après les bilans au 30 juin 1914, publiés par nos quatre principales sociétés de crédit, elles avaient reçu de leur clientèle, en comptes de chèques, de dépôts à vue, à terme ou à préavis, 5 500 millions de francs. Elles avaient employé ces dépôts de la façon suivante : en reports et avances, 1 080 millions ; en effets escomptés, 3 540 millions ; elles avaient en caisse ou à la Banque de France, 602 millions.

Le tableau ci-dessous résume ces données :

(En millions de francs).
Dépôts. Escompte. Avances
et reports.
Encaisse.
Crédit Lyonnais 2 378 1 648 357 231
Société générale 1 413 738 403 160
Comptoir d’Escompte 1 473 1 017 249 197
Crédit industriel 240 137 71 14
Au total 5 504 3 540 1 080 602


On estime en général que les dépôts dans les autres sociétés de crédit et chez les banquiers particuliers qui ne publient pas leurs écritures s’élèvent à un montant à peu près égal, c’est-à-dire à 5 milliards de francs. On n’a que des données incomplètes sur l’emploi de ces ressources. D’ailleurs, il a dû y avoir, depuis la déclaration de guerre, des modifications profondes dans la situation des banques. Aucun bilan n’ayant été publié depuis lors, nous ne pouvons raisonner que sur ceux dont nous venons de reproduire les articles essentiels.

La plus grande partie des disponibilités était placée en portefeuille d’escompte. C’est une sorte d’axiome, admis dans le monde des affaires, que des effets ayant une base légitime, c’est-à-dire créés à l’occasion de transactions commerciales effectives, de vente et d’achat de marchandises, constituent l’emploi le meilleur des capitaux qu’une banque a pour mission de faire fructifier.

Ces effets sont des promesses de payer à échéance fixe des sommes déterminées, et donnent, par conséquent, à l’établissement qui les a acquis, la certitude de rentrées successives à des dates prévues. Ces dates sont, en général, rapprochées, et ne dépassent guère trois mois.