parfois l’épithète excessive. Mais nous-mêmes, nous sommes encore séduits ; et, laissant à Marie sa lyre, nous dirons plus simplement : Reprenons l’Itinéraire, débarrassons-le de sa défroque archéologique, réduisons-le pour notre usage personnel à un léger « livre de poste, » à quelques pages de haute allure, à quelques anecdotes rapides, à quelques nobles et profonds paysages. Gardons-nous surtout de vouloir y supprimer les gasconnades : ce serait peut-être trop amincir le livre ; ce serait, du moins, enlever à, ce poète quelque chose de sa fantaisie, pour ne pas dire de son idéalisme ; et, dès qu’elles sont connues, elles deviennent charmantes. Il reste alors, sur un sol glorieux, un petit temple de style français, aux lignes spirituelles et sobres. Le dieu lui-même vient au-devant de nous. Ce n’est pas l’Olympien qu’on pouvait craindre, un René maussade, « portant son cœur en écharpe : » c’est le galant homme dont nous parlent ses amis, un grand artiste sans morgue et qui se raconte volontiers, un cavalier un peu ironique, mais si aimable et, comme disait Joubert, « un bon garçon. »
PIERRE-MAURICE MASSON