Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 24.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nommais tout à l’heure, — dont on ne sait si elles sont restées allemandes ou si elles ont été réellement achetées par le gouvernement turc.

Au personnel, mêmes disparates : sous des officiers dont quelques-uns ont été instruits par l’Angleterre, quelques autres par l’Allemagne et dont le plus grand nombre est dépourvu de connaissances techniques vraiment solides, des équipages empruntés à toutes les races de ce qui reste de l’Empire, et où se trouvent mêlés à de purs Ottomans, peu marins en général, des Grecs de Thrace et d’Asie, plus familiers avec la mer, mais dont la fidélité au Croissant semble bien précaire.

De ces équipages, dont l’entraînement est des plus médiocres, car, faute d’argent, on ne sort guère de la mer de Marmara ; de ces états-majors dont la valeur professionnelle inspire des doutes sérieux, quel parti sauront tirer les officiers et sous-officiers allemands que la marine impériale a détachés depuis plusieurs semaines à Constantinople et qui se rangent, — comme, sans doute, toute la marine ottomane, — sous les ordre du contre-amiral Souchon, chef de l’ancienne division navale allemande dans la Méditerranée ?

C’est ce que nous saurons sous peu.


En attendant, voici le tableau de la flotte de combat turque :

a) Cuirassés d’escadre :

Sultan Osman : 27 500 tonnes, 22 nœuds, 23 centimètres de cuirasse au fort, 14 canons de 305 millimètres, 20 de 152 millimètres et 10 de 76 millimètres. Ce puissant cuirassé tout neuf et dont la mise au point n’est probablement pas acquise, a été lancé en 1913 aux chantiers Armstrong, qui le construisaient pour le compte du Brésil, sous le nom de Rio de Janeiro. L’achat en fut négocié par la Porte au moment des dernières complications avec la Grèce.

Kaïreddin Barbarossa et Torghout Reïs : 10 000 tonnes, 15 nœuds, 40 centimètres de cuirasse au fort, 6 canons de 280 millimètres, 8 de 105 millimètres et 8 de 88 millimètres. Ce sont les deux anciens cuirassés allemands Kurfütrst Fr. Wilhelm et Weissenburg, qui datent de 1890, mais qui ont été rajeunis par une refonte en 1904.

Pour mémoire : Messoudieh, vieux bâtiment de 9 000 tonnes (1874, refonte en 1904), assez bien défendu à la flottaison, mais