que les Japonais, très rapidement, se sont assuré une place assez sérieuse dans le commerce de Tsing-Tao ; et cela a sans doute contribué puissamment à les faire désirer en expulser les Allemands.
La valeur brute des importations dans le territoire de Kiaou-Tchéou atteignait 90 millions de francs en 1912, ce qui accusait une augmentation très sensible sur l’année précédente. La valeur totale du commerce du port dépassait un peu 210 millions. Il s’en faut de beaucoup que ce commerce se fasse le plus souvent directement avec les pays étrangers ; les marchandises qui arrivent se sont fréquemment entreposées dans des ports intermédiaires : ce qui cause des difficultés très grandes, quand on veut se rendre compte de la part que tiennent les divers pays dans le commerce d’importation ou d’exportation de ce territoire. Il ne faut pas du reste se fier aux pavillons, pour obtenir une répartition de ce genre dans le mouvement commercial : souvent le pavillon britannique, par exemple, abritera des marchandises qui viennent de tout autre pays que l’Angleterre. Pendant l’année 1913, le port de Tsing-Tao a vu entrer 939 navires, représentant un tonnage, c’est-à-dire un cube, de 1 323 000 tonneaux de jauge. Dans cet ensemble, le pavillon allemand couvrait 572 000 tonneaux et 331 navires ; la part de la Grande-Bretagne étant de 257 navires pour 422 000 tonneaux, et le pavillon japonais abritant 260 navires et 223 000 tonneaux de jauge. La part ridicule du pavillon français a été seulement de 4 navires pour 13 000 tonneaux.
Le seul moyen de se rendre compte (et encore de façon fort inexacte) des relations des différens pays avec le port de Tsing-Tao et la province du Chantoung, autant que ces relations se font par transports maritimes, serait de considérer ce que l’on appelle le commerce direct, les échanges qui ne se font pas par transbordement. On trouverait alors, en toute première ligne, le Japon : aux importations, par exemple, pour quelque 21 millions de francs, sur un ensemble de moins de 60 millions, provenant de tous les pays. La seconde place seulement appartient à l’Allemagne, avec un peu plus de 10 millions ; les États-Unis viennent avec un chiffre assez comparable. Pour la part de la Grande-Bretagne, il est assez dangereux de totaliser les chiffres de Hong-Kong avec ceux de la Grande-Bretagne proprement dite, étant donné qu’une des caractéristiques du