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Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/244

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chacune de ses phrases les plus expressives, personne n’applaudissait avec plus de transport que MM. Guesde et Sembat. Je suis oiseau, voyez mes ailes, etc. ! N’insistons pas plus que ne l’a fait la Chambre, qui y a mis quelque complaisance, et qui, étant donné les circonstances, a eu raison. Tout est bien qui finit bien. « Et si, comme il peut arriver, a dit M. Viviani dans une nation de 40 millions d’hommes, qui est la fille de la Révolution bouillonnante, — où nous sommes tous habitués aux manifestations quelquefois excessives de la liberté, — des chocs, des heurts, des polémiques, des malentendus se produisent, eh bien ! promettons-nous, au lieu de les envenimer, de les aggraver, promettons-nous de tout faire, comme aujourd’hui, pour les réduire. »

Soit, puisque l’union est à ce prix. Au surplus, MM. Sembat et Guesde sont peu de chose sur 40 millions d’hommes et si ces fils de la Révolution bouillonnante se sont livrés à une manifestation excessive, réduisons l’importance du fait, comme M. Viviani le conseille. « Ce sacrifice, a-t-il dit, vous ne le devez pas aux membres du gouvernement, nous le devons tous à la patrie qui est en droit de l’exiger. Il est d’ailleurs autrement léger que le sacrifice que, chaque jour, à toute heure, accomplissent, confondus dans la boue des tranchées, tous les fils de la France. » Ce sacrifice d’un sentiment personnel est en effet facile à faire, quand on le compare à celui que font nos soldats. Nous demandons seulement que les membres du gouvernement en donnent eux aussi l’exemple.


FRANCIS CHARMES.

Le Directeur-Gérant, FRANCIS CHARMES.