Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les gouvernemens de la Triple-Entente s’acharnaient désespérément à continuer. Il a poursuivi avec obstination l’exécution d’un plan mûri à loisir. Cette préméditation paraîtra avérée à la postérité, qui écartera en même temps l’accusation de provocation intentée contre ses adversaires, par lui, par son chancelier et par sa presse, pour se justifier devant l’opinion allemande et étrangère.

Au surplus, ce que l’histoire ne pardonnera sûrement pas à Guillaume de Hohenzollern, c’est d’avoir autorisé la guerre atroce, faite en son nom. Pourquoi ces effroyables dévastations, ces destructions systématiques de villes, de villages et de châteaux, ce vandalisme méthodique exercé contre des monumens civils et religieux, ces fusillades en masse de citoyens innocens, ces meurtres inexpiables de prêtres, de femmes et d’enfans, ces tortures infligées à des blessés, ces mutilations, ces viols, ces pillages, toute cette barbarie savante mille fois plus horrible que la barbarie naturelle des premiers ancêtres germaniques des envahisseurs ? Pour de pareils crimes, la postérité, comme la génération actuelle, n’admettra aucune excuse. Elle dira que la campagne de 1914 en Belgique et dans le Nord de la France, où ces affreuses scènes se sont répétées, a déshonoré à la fois l’armée allemande et son Empereur.


BEYENS.